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Traict d' Union Mès Environnement
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Témoignage de Marcelle Le Corre, recueilli le 6 novembre 2017.

Depuis l’âge de mes quinze ans, Assérac, c’est Keravélo, le lieu de mes vacances avec les cousins, les copains, le bord de la mer…

Je suis asséracaise depuis l’âge de 31 ans.

On est arrivé avec la télé sur le toit de la « 4 chevaux ». Je me souviens des pêches que nous faisions dans le traict : on posait des lignes de fond qu’on relevait à chaque marée. On prenait des bars, des anguilles, des plies. Quand on pêchait à la nuit tombée, j’ai découvert l’eau qui s’allumait à cause du plancton phosphorescent. A chaque fois, c’étaient des « super pêches » qu‘on partageait avec les voisins. Il n’y avait pas de congélateur.

Mon mari ayant cessé de naviguer pour raison de santé, il a trouvé du travail chez Communal, à Pen Bé. Cinq ou six ans plus tard, je me suis établie comme ostréicultrice, après avoir appris ce métier auprès de Madame Josso. Hélas, en 1989, les huîtres ont été asphyxiées à cause des rejets de la laiterie d’Herbignac. J’ai dû cesser mon activité.

Maintenant, les jours de grand froid, assise au chaud au coin de ma cheminée, je savoure ma quiétude, en me souvenant combien mon métier était difficile en hiver.

J’ai vu évoluer les pratiques dans l’ostréiculture. Au début, les huîtres étaient cultivées à plat, directement dans la vase et récoltées à la fourche. Les jours de tempête, elles s’éparpillaient loin de leur lieu de culture.

Au début du XIX siècle,c’étaient les moules de bouchot que l’on cultivait dans dans la baie, les huîtres ne sont venues qu’après.

Dans les années 70, je me souviens qu’on traitait le sol pour tuer les vers avant d’y mettre les huîtres. En effet, les vers faisaient des trous dans lesquels les coquillages tombaient. Une pratique non sans conséquence sur l’écosystème ! Heureusement, cette pratique non rentable a cessé assez vite.

 Aujourd’hui, la nature est seulement source de bien-être pour moi.

J’adore les couleurs du matin, plus douces, plus belles, les levers du soleil sont magnifiques.

J’aime me promener à pied pour contempler ces paysages du bord de mer, et me baigner à l’occasion.. Quand la tempête souffle, je vais voir les embruns sur les rochers à Pen Bé, je respire l’air iodé, la brise marine... Je surveille aussi le fameux pin sur la falaise, qui résiste toujours aux rafales. Cet arbre a été et demeure abondamment photographié. Il illustre même le livret d’un album du chanteur Etienne Daho, qui passait régulièrement devant en faisant son footing.

 Je trouve que l’Environnement est protégé ici, j’apprécie les aménagements piétonniers du côté de la Marche aux Boeufs, et le bon entretien du sentier côtier. Et puis, l’installation du tout à l’égout a beaucoup fait reculer la pollution.

Pen Bé, c’est tout petit, il y a longtemps que les mêmes familles occupent ce coin de paradis, et je les ai tous fréquentés : les Communal, les Josso, les Tual, tous dans la conchyliculture. Aucun ne manque de me saluer quand je les croise.

 

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